Oubliez ce que je viens de dire sur La séparation, ici c’est encore pire. Après la mort de son père, son licenciement et une rupture amoureuse, Peter Sinclair se refugie dans le cottage d’un ami et s’engage à y faire des travaux en guise de loyer. Il se lance alors dans l’écriture hallucinée de son autobiographie, jusqu’à ce que ce qu’il semble vivre et décrit au lecteur comme étant sa réalité s’avère être complètement biaisé. On comprend dès lors que sa réalité n’est pas la vérité, et inversement. Le personnage qu’il s’invente dans son autobiographie romancée se cherche lui aussi au travers de ses écrits. Chaque narrateur créant et modelant sa réalité à sa manière et la transposant dans un monde imaginaire, tout s’emmêle et s’enchevêtre au point de laisser le lecteur à la fois subjugué et perplexe. Beaucoup de questions assaillent le lecteur, mais aucun réponse n’est donnée, le mystère demeure, jusqu’à la dernière phrase, tout aussi sublime que frustrante.