Qu'est-ce qu'une nation, et qu'est-ce que le sentiment national qui fait que des individus s'identifient corps et âme à d'autres individus qu'ils ne connaissent pas et ne connaîtront jamais ? Dans cet ouvrage désormais classique, Benedict Anderson montre que l'adhésion à l'idée de souveraineté nationale n'a rien de naturel. Il analyse ainsi les facteurs historiques dont la conjonction – comme celle de l'émergence du capitalisme marchand et de l'invention de l'imprimerie – a permis la naissance de ces singulières " communautés imaginées " que sont les nations.
Convoquant une riche gamme d'exemples, du Brésil à la Thaïlande en passant par l'Europe centrale et l'Amérique latine, l'auteur étudie l'interaction complexe entre la logique populiste et démocratique du nationalisme et les stratégies des régimes impériaux et dynastiques à la fin du XIXe siècle. Écrit dans un style élégant teinté d'une ironie typiquement britannique, l'ouvrage d'Anderson – traduit dans toutes les grandes langues européennes – offre à la fois le plaisir d'un certain raffinement intellectuel et l'utilité d'une introduction originale à un thème trop souvent traité de façon superficielle.
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Biographie de l'auteur
Benedict Anderson enseigne les relations internationales à l'université Cornell, aux États-Unis. Né en Chine, de parents anglo-irlandais, en 1936, il est spécialiste du Sud-Est asiatique et a publié entre autres Java in a Time of Revolution (Cornell University Press, 1972), In the Mirror : Revolution, Literature and Politics in Siam in the American Era (Duang Kamol, 1985) et Language and Power : Exploring Political Cultures in Indonesia (Cornell University Press, 1990).